Il existe d’un côté un ensemble de capteurs de pollens, répartis sur tout le territoire français, fonctionnant toute l’année avec une étude bi-hebdomadaire des pollens recueillis par les analystes. En parallèle, les allergologues questionnent leurs patients allergiques aux pollens sur leurs symptômes quotidiens et transmettent les tendances du moment toutes les semaines aux ingénieurs chercheurs. Ces deux types de données sont analysées et comparées ensuite; on peut ainsi étudier l’allergénicité des différents arbres et plantes, les dates de début et de fin de pollinisation, les zones d’exposition pollen par pollen, l’évolution année après année.

De très nombreuses publications sortent régulièrement et permettent d’informer la communauté scientifique et surtout les pouvoirs publics sur l’évolution des pollens en France (notamment avec le réchauffement climatique) et les risques sanitaires qui en découlent.
C’est notamment grâce au travail du RNSA que les dangers de l’ambroisie, une herbacée se développant depuis plusieurs dizaines d’années dans la vallée du Rhône, ont été mis en lumière et un observatoire de l’ambroisie a été créé. Des campagnes d’arrachage des plants ainsi que de la documentation auprès du grand public ont vu le jour. Les efforts sont à poursuivre car cette plante se développe malgré tout progressivement dans le reste de la France et notamment en Ile de France récemment.

Le RNSA est soutenu par les ARS, les ministères de la Santé et de la Transition Ecologique. L’ARCAA est partenaire du RNSA ainsi que les ATMO.
Il existe également des liens avec les différents réseaux européens de surveillance pollinique, que cela soit en Italie, Espagne… les pollens ne connaissent pas les frontières et peuvent voler à plus de 100km de distance!

Pour les patients, le RNSA propose deux possibilités pour s’informer: tout d’abord un site internet: www.pollens.fr.
Ils peuvent soit se connecter directement soit s’inscrire pour recevoir toutes les semaines un bulletin prévisionnel. Une vingtaine de pollens (bouleau, graminées, cyprès..) sont détaillés, département par département. On peut ainsi connaitre quasiment en temps réel les risques polliniques et s’adapter (limiter le jardinage ou les activités en extérieur, prendre des traitements préventifs). En cas de voyage, on peut également s’informer sur les pollens locaux.

Cela permet également en cas de symptomes d’étudier les plantes en cours de pollinisation et de comparer la période de rhinite ou de conjonctivite à celle de tel ou tel arbre. En cas de correspondance, l’allergie est probable et une immunothérapie peut être discutée.

Pollinisation du bouleau à Paris

Pollens en France début 2020: du cyprès sur le littoral méditerranéen

Il existe également une appli, alertes pollens, qui permet d’avoir les mêmes datas directement sur son téléphone. On peut choisir jusqu’à 5 pollens et 5 départements ou d’activer la géolocalisation pour être prévenu d’un risque local. Les données polliniques sont complétées par des informations sur la météo et la pollution (PM 25 et NO2) qui influent sur les pollens et donc les symptômes cliniques.

Vue de l’appli: choix du lieu, du pollen (pas de frêne dans l’air en janvier, faible pollution)

Ces deux services sont gratuits et faciles à utiliser par tous, parlez en autour de vous!