Nous sommes partis en vacances avec l’espoir que le nouveau coronavirus pandémique, qui nous avait contraints à nous confiner 55 jours, allait s’évanouir durant l’été. Nous avons organisé un déconfinement par paliers, les 11 mai, 2 juin et 22 juin, avec la réouverture progressive des activités, et qui s’est traduit par une faible circulation du virus dans la population. Hélas, le SARS-CoV-2 ne s’est pas comporté comme un virus saisonnier, comme nous aurions pu le croire.
Le SARS-CoV-2 a profité de nos nombreux contacts familiaux, amicaux et estivaux, sans protections efficaces, pour poursuivre sa transmission interhumaine, et en particulier dans des espaces clos, confinés, sans renouvellement d’air suffisant ou dans des espaces à forte densité humaine.
Cette propagation virale à bas bruit est détectée chez des porteurs de virus, très souvent asymptomatiques, dans la population jeune. Elle conduit parfois à des foyers de contamination, dont on craint le passage à des personnes vulnérables, personnes âgées de plus de 65 ans, personnes obèses et celles souffrant de maladies chroniques. Cette situation incertaine inquiète les pouvoirs publics car nous pouvons tous être touchés à tout moment par cette infection virale qui peut éventuellement nous amener à une hospitalisation, avec diverses séquelles. Elle perturbe également la vie des porteurs de virus qui sont contraints à une quatorzaine, un isolement au domicile de 14 jours (bientôt ramenés à 7 jours), pour ne pas contaminer les autres.
Les mesures de prévention dites « mesures barrières » ont été précisées par les autorités sanitaires. Elles visent à nous protéger et à protéger les autres du virus. Le port du masque barrière en tissu, dit Grand Public, ou le masque chirurgical, pour les personnes à risque de forme grave, associé à la distanciation physique d’au moins un mètre, sont des mesures adaptées pour lutter contre la transmission de proximité (espaces clos, forte densité humaine à l’extérieur). Le port du masque associé à l’aération et à la ventilation des locaux réduisent la transmission à distance, par voie d’aérosol. Enfin, l’hygiène régulière des mains, de préférence par lavage à l’eau et au savon, associée au nettoyage des surfaces et objets fréquemment touchées par les mains, sont des mesures adaptées pour lutter contre la transmission du virus, de la main au visage.
Parmi toutes ces mesures indispensables pour réduire la propagation du virus dans la population, le port du masque, qui n’est pas un geste habituel, est un élément perturbant : il est parfois mal porté, par exemple, sous le nez ou sous le menton, et il nous interroge sur son utilité dans les espaces ouverts. Mais ce qui préoccupe, c’est la pérennité de ces mesures contraignantes, qui impactent notre vie collective et nos relations humaines. Les réunions à distance, par vidéoconférence, qui se sont largement développées depuis le confinement, sont très utiles mais ne remplaceront jamais une réunion en présentiel.
Pourtant ces mesures barrières, si nous nous les approprions, nous aident à mener une vie quasi-normale, à vivre avec un virus qui circule parmi nous. C’est le sens habituel de la prévention des maladies infectieuses qui sera débattue à la prochaine Matinale du Collège, le 22 octobre prochain, sur la crise sanitaire du Covid-19 et la qualité de l’air.