J’ai pris connaissance des données aéro-polliniques françaises 2019 publiées par le Réseau national de surveillance aérobiologique. Il s’agit de la trente-deuxième édition qui nous permet d’apprécier à la fois les données d’expositions aux pollens et aux moisissures et les données d’impact sanitaire.
Pour la saison pollinique 2019, ce sont 70 capteurs qui ont fonctionné sur le territoire métropolitain. Au plan technique, les comptes polliniques sont réalisés par recueil des pollens et des moisissures sur des capteurs volumétriques de type HIRST.
J’ai pris connaissance des données aéro-polliniques françaises 2019 publiées par le Réseau national de surveillance aérobiologique. Il s’agit de la trente-deuxième édition qui nous permet d’apprécier à la fois les données d’expositions aux pollens et aux moisissures et les données d’impact sanitaire.
Pour la saison pollinique 2019, ce sont 70 capteurs qui ont fonctionné sur le territoire métropolitain. Au plan technique, les comptes polliniques sont réalisés par recueil des pollens et des moisissures sur des capteurs volumétriques de type HIRST. Ce type de capteur présente trois caractéristiques majeures : (1) une aspiration d’air à un débit régulier équivalent à la respiration humaine moyenne (10 litres d’air/minute), (2) une transparence et une stabilité du support du matériel offrant la possibilité d’une lecture au microscope optique très rapide, facile et précise, (3) un mode d’enregistrement en continu permettant une analyse par tranches journalières et/ou horaires, et un rendu de résultat en concentration de grains de pollens par mètre cube d’air. Ces prélèvements et analyses sont réalisés selon la norme NF EN 16868 : Mai 2019 (Ambient air sampling and analysis of airborne pollen grains and fungal spores for allergy networks – Volumetric Hirst method). Parallèlement, environ 80 médecins spécialistes ont rempli chaque semaine les bulletins cliniques informatiques. Ainsi, il est possible de suivre, au fur et à mesure de la saison pollinique, l’existence de pollinoses, leur évolution, la fréquence et la gravité des symptômes associés. Le RNSA publie alors un index clinique par médecin, par ville, par région, et même national, révélateur de l’impact sanitaire de l’exposition aux pollens. Par ailleurs, les données phénologiques sur l’évolution de la floraison des principales espèces végétales allergisantes sont essentielles pour connaître les conditions de production des pollens, grains qui seront dispersés ensuite dans l’air. Les bulletins allergo-polliniques hebdomadaires indiquent le niveau de risque allergique lié à l’exposition aux pollens pour la semaine à venir.
L’analyse de l’ensemble des données enregistrées nous montre que l’index pollinique annuel est en augmentation depuis 20 ans, même si une légère baisse est observée par rapport à 2018. Mais l’année 2019 reste une année haute en termes de concentration de pollens en France. Sur le plan sanitaire, l’année 2019 représente la valeur la plus haute depuis le début des mesures de l’index clinique. Le début de saison a été marqué par de fortes réactions chez les personnes allergiques aux pollens de cyprès, notamment dans le sud du pays, avec des niveaux de concentrations record. En avril, l’index clinique a été supérieur à 2017, concomitamment à la pollinisation des bouleaux. Début juin, le pic d’allergie lié aux graminées a été supérieur aux deux années précédentes mais légèrement décalé de quelques semaines dans le temps. Aux mois d’août et septembre, l’index clinique a été supérieur à 2018 mais inférieur à 2017 en lien avec les symptômes dus aux pollens d’ambroisie.
Pour la population générale, les professionnels de santé et les personnes allergiques aux pollens, il faut rappeler ici l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 28 avril 2016 qui a formulé plusieurs recommandations afin de prévenir les risques sanitaires liés aux pollens allergisants.