Le potiron est de retour avec l’automne et pour halloween même si en fait c’est la citrouille qui est le fruit choisi pour accompagner cette fête.
Le potiron (Cucurbita maxima) appartient à la famille des cucurbitacées, grande famille botanique qui a comme chef de file la courge. Cette appellation « courge » est du reste applicable à toutes les variétés cultivées du genre Cucurbita. Pour être rigoureux on doit distinguer C. maxima, les potirons, potimarrons, les giraumons et les courges de Hubbard ; C. agyrosperma, courge du Mexique ; C. ficifolia, courge du Siam ; C. moshata, courges musquées ou « butternuts » ; C. pepo, les courges, courgettes, citrouilles et patissons.
La production du potiron est mondiale avec en 2019 plus de 18,5 millions de tonnes, le plus gros producteur étant…la Chine, avec 8, 375 millions de tonnes et 45% du marché mondial (1).
L’utilisation culinaire du potiron est traditionnellement centrée sur les soupes mais on le sert aussi en tartes ou quiches, purées, gratins associés à des pommes de terre, en morceaux accompagnant des viandes rouges ou des volailles, blinis, cheesecakes et aussi en dessert notamment avec du chocolat. Les fleurs de potiron (et de courge) se servent farcies avec du riz, du raisin du fromage et des épices.
Les graines de potiron sont également consommées grillées avec des mélanges de salades ou de légumes crus. Elles sont souvent associées aux graines de tournesol. Particulièrement appréciées dans les régimes vegan et bio on leur prête en phytothérapie des vertus nutritionnelles pour leur richesse en magnésium et manganèse et des effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire, le système immunitaire la prostate et la vue. On les trouve aussi en aliment associé à d’autres graines dans des beignets ou pains multigraines.
Mais des sources d’erreur sont possibles. Il faut ainsi se méfier de la consommation de certaines courges sauvages au gout amer et de leurs graines qui contiennent de la cucurbitacine, composé toxique responsable de troubles digestifs et neurologiques et d’alopécie.
Les allergologues sont également concernés. La pulpe de potiron est rarement en cause dans des observations d’allergie alimentaire (2) mais on a décrit des manifestations systémiques après consommation de soupe au potiron avec tests cutanés positifs, IgE spécifiques élevées confirmés par open test de réintroduction. Huit bandes allergèniques ont été identifiées en immunoblot avec réactivité croisée avec les autres cucurbitacées dont le melon et le concombre.
L’allergénicité des graines est beaucoup plus grande (9 cas publiés) avec symptômes anaphylactiques décrits chez des enfants notamment par l’équipe grenobloise (3) puis un nouveau cas publié chez un enfant de 2 ans en septembre dernier (4). Dans ces observations il est noté que la consommation de pulpe de potiron était bien tolérée ainsi que celle des autres cucurbitacées et des fruits à coque. Dans l’observation française les IgE spécifiques étaient positives pour Cor a 9, une 11 s globuline. Dans une autre observation chez un enfant de 3 ans on a pu mettre en évidence une allergie croisée à la graine de tournesol.
Compte tenu que 30% des adolescents consomment quotidiennement des fruits à coque et des graines, dont des graines de potiron, compte tenu également des vertus médicinales qui leur sont conférées il convient de rester en alerte devant cet allergène qui dans certains cas peut être un allergène masqué.
1-https://fr.wikipedia.org/wiki/Potiron
2-Figueredo E. et al. Allergy to pumpkin and cross reactivity to other cucurbitaceae fruits. J Allergy Clin Immunol 2000 ; 106 :402-3.
3-Chatain C. et al. Medicinal bioactivities and allergenic properties of pumpkin seeds : review upon a pediatric food anaphylaxis case report. Eur Ann Allergy Clin Immunol 2017 ;49 :244-51.
4-Gawryjolek J. et al. Anaphylaxis after consumption of pumpkin seeds in a 2-y-old child tolerant to its pulp : a case study. Nutrition. 2021 Sep;89:111272. doi: 10.1016/j.nut.2021.111272. Epub 2021 Apr 20.