Dans un rapport publié le 22 septembre 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé a pour la première fois sans doute, assimilé au risque climatique le risque que fait courir à la santé humaine, la pollution de l’air .
L’OMS estime qu’environ 7 millions de décès prématurés sont dus chaque année aux effets de la pollution ; ce chiffre est du même ordre de grandeur que la malbouffe ou le tabagisme. C’est une menace pour tous les pays mais surtout les pays en développement où la situation s’est dégradée.
L’OMS considère aussi, comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises dans ses chroniques, que la mauvaise qualité de l’air pourrait avoir contribué à la charge de morbidité attribuable à la COVID 19. Il est dommage qu’il ait fallu attendre 18 mois pour que l’OMS tire les conséquences d’études qui sont parues au début de l’année 2020. Peut-être que le signal tiré plus tôt aurait conduit un certain nombre de pays à prendre des mesures de réduction de la pollution de l’air qui aurait été efficace dans l’attente d’un vaccin.
Cette situation a conduit l’OMS à préconiser de nouveaux seuils de qualité de l’air concernant six polluants : les particules fines, l’ozone, le dioxyde d’azote , le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone. Les baisses sont très considérables à telle enseigne que le rapport de l’OMS propose en particulier pour les pays en développement des étapes de transition.
Concrètement pour le dioxyde d’azote, la concentration maximum moyenne maximale recommandée sur une année passe de 40 à 10 µg par m3 d’air et un seuil de 25 µg par mètre3 est créé pour la concentration calculée sur 24 heures ; pour les particules fines les nouveaux seuils recommandés sur 24 heures sont abaissés de 25 à 15 µg pour les PM 2.5, et de 50 à 45 µg par m3 pour les PM 10 ; la concentration moyenne maximale recommandée sur une année est abaissée en ce qui concerne les PM 2.5 de10 à 5 µg par m3 et de 50 à 45 pour les PM 10.
L’ozone se voit dotée en sus du seuil de 100 µg par m3 sur huit heures ,d’un seuil pour les pics saisonniers de 60 µg par m3 et monoxyde de carbone est également doté d’un nouveau seuil à 60 µg par mètre cube est également fixée pour le monoxyde de carbone..
Ces nouvelles normes directrices s’inscrivent dans la réflexion globale menée par l’Union européenne qui souhaite revoir les seuils européens pour les aligner sur les valeurs proposées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Il est clair que ceux-ci pourraient avoir une incidence considérable en France.
Notre pays a déjà été sanctionné par le conseil d’État et par la cour de justice de l’union européenne en ce qui concerne le dioxyde d’azote et les particules fines. Ces nouvelles normes beaucoup plus sévères feraient apparaître de manière encore plus visible l’insuffisance des politiques françaises. Ainsi, avec ces nouvelles normes, l’ensemble du territoire est exposé à des dépassements de la pour les particules fines 2.5 et les trois quarts du territoire pour le dioxyde d’azote ( voirce point actu environnement 23 septembre 2021).
Airparif conclut dans le même sens en reconnaissant qu’en 2020, tous les franciliens ont été exposés à des niveaux supérieurs aux nouveaux seuils tant en ce qui concerne l’ozone que les particules fines..
Espérons que ce sujet de la pollution de l’air, malgré la loi LAURE qui affirmait dans son article premier que chacun doit respirer un air qui ne nuise pas à sa santé, devienne une véritable priorité compte tenu des conséquences délétères sur la santé et sur l’environnement de la pollution en particulier urbaine.