Lorsque nous avons décidé de lancer une action collective pour permettre à des riverains de champs d’épandage de pesticides d’essayer d’obtenir réparation lorsqu’ils souffraient de maladies reconnues comme maladie professionnelle pour des agriculteurs utilisant les pesticides, nous n’imaginions pas le degré de problème auquel nous allions être confrontés. En effet, non seulement les trois maladies reconnues comme maladie professionnelle à savoir cancer de la prostate, maladie de Parkinson et LNH sont nombreuses, mais, bien d’autres pathologies affectant en particulier les enfants nous sont rapportées. Il s’agit notamment de cancers pédiatriques et de malformations congénitales dont certaines sont très graves et très rares comme des enfants nés sans mains. Il est bien entendu impossible d’apporter la preuve que toutes ces maladies ont un lien avec les pesticides. Néanmoins, le minimum serait de chercher les causes de ces pathologies, ce qui n’est pas fait aujourd’hui.
Le CHU de Lille a été le premier à lancer un département spécialisé dans ce type de pathologie et il faut souligner et valoriser cette initiative. Il est clair que les médecins ont un rôle majeur à jouer bien sûr en terme de soins mais également de prévention or, la prévention passe par la connaissance des cas. De ce que nous pouvons voir mais c’est évidemment une vision très partielle et très modeste à partir des personnes qui se sont manifestées, les riverains les plus affectées sont ceux des zones viticoles et des grandes zones céréalières. À défaut de réduire les pesticides, ce qui manifestement n’est pas vraiment l’objectif du gouvernement, a minima faut-il mesurer les conséquences de la situation actuelle non seulement sur la profession agricole mais également sur le monde rural dans son ensemble.
C’est ce à quoi quoi nous souhaitons très modestement contribuer en réclamant justice pour ces victimes.