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Les allergies de l’hiver : Le sapin de Noel aussi !

publié le 06/12/2021 | par Delphine Prince

Si la saison hivernale est encore parfois celle des promenades vivifiantes dans la nature, elle est aussi celle où nous aimons bien nous sentir chez nous. Pour l’ANSES (Qualité de l’air intérieur | Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), nous passons environ 85% du temps dans des environnement clos, essentiellement à l’intérieur des logements. Le temps passé à l’intérieur du logement par les Français est estimé 16 heures par jour, certainement encore accentué en ces périodes où l’on encourage le télétravail.

En cette fin novembre, toute la maisonnée est en effervescence.  Dans une dernière ligne droite avant les repas de fêtes et les échanges de cadeau, Jessica, Paul et leurs enfants ont installés  le sapin de Noel avec toutes ses décorations.  Les bougies parfumées au pin, à la pomme et à la cannelle apportent leur touche tant odorante que visuelle et participent à la féérie. Ethan, leur fils de 6 ans, asthmatique allergique aux acariens dons les symptômes sont bien contrôlés éternue de nouveau, a les yeux de plus en plus rouges et il a présenté hier soir une crise d’asthme. Un virus hivernal est-il le responsable… Ou bien, faut-il chercher ailleurs le ou les coupables ?

Parmi les allergènes intérieurs nous avons évoqué les acariens. Si ce sont les allergènes de la poussière de maison les plus fréquents, ils ne sont pas les seuls. D’autres allergènes intérieurs existent :

Les personnes atopiques peuvent développer également des signes d’allergie respiratoire au contact de leurs animaux domestiques à poil chien, chats et autre lapins, hamster et cobaye… mais aussi à plumes type canaris et perruches. Sans compter l’allergie aux phanères de cheval qui ne sont certes pas un allergène intérieur (nous ne vivons plus dans l’étable auprès de nos animaux) mais qui peuvent être apporté indirectement dans nos domiciles par l’intermédiaire des vêtements d’équitation des membres de nos familles.

Les moisissures intérieures sont elles aussi de puissants allergènes. Sans compter les blattes, allergènes auquel nous ne pensons que trop peu.

Malheureusement, les moyens diagnostic à la disposition des allergologues se sont amenuisés. Alors que nous disposions encore il y a quelques années d’un panel étendu de produits diagnostiques pour la réalisation de tests, l’offre se limite pour les phanères aux poils de chien, de chat et de cheval

L’allergie n’est pas le seul mécanisme qui peut provoquer des signes respiratoires chez les personnes sensibles. 

L’exposition aux polluants intérieurs favorise elle aussi rhinites, conjonctivites et asthme.

Qui dit polluant intérieur pense immédiatement au tabac, fléau s’il en est pour la santé. Si vous êtes fumeurs et que vous n’avez pas pu profiter du mois sans tabac (le mois de novembre) pour entamer votre sevrage, vous pourrez trouver de l’aide sur le site Tabac Info Service (tabac-info-service.fr). Ne négligeons pas l’impact du tabagisme passif. 

Le vapotage, même si son risque global pour la santé n’a aucune commune mesure avec celui du tabac dégage lui des COV et des molécules odorantes irritantes. Et si les fumeurs ont maintenant bien conscience de l’importance de ne pas fumer du tout à l’intérieur du domicile, y compris en dehors de la présence de leur enfant, vapoter autour d’une table ou confortablement assis ou dans le salon reste un comportement qui n’est pas forcément identifié comme nocif.

Chez Jessica et Paul, le message santé a été intégré : il n’y a ni fumeurs, ni vapoteurs à la maison et l’oncle adepte de la cigarette électronique sera invité à prendre une pause à l’extérieur.

Mais la pollution intérieure se cache aussi dans nos produits et habitudes du quotidien, qui émettent des Composés Organiques Volatils (COV) irritants comme le formaldéhyde ou allergisants comme le limonène et le pinène.

Les produits d’entretien sont eux aussi source d’irritation ou d’allergie respiratoire. Certains comme l’eau de javel sont bien connus pour leur potentiel irritant y compris dans leur usage courant. Mais est-il vraiment nécessaire d’utiliser ce puissant désinfectant dans nos habitats. Mal utilisés ils peuvent être irritants voire franchement toxiques lorsque nous les mélangeons. Le mélange de l’eau de javel avec un acide du type détartrant pour WC déclenche par exemple du dichlore, gaz très irritants. Les produits parfumés à l’odeur de pin ou de citron.

Jessica et Paul sont depuis bien longtemps sensibilisés à ce problème. Vinaigre, bicarbonates et produits agréés par l’ARCAA ont seuls droits de cité chez eux.

Et siles responsables était le sapin de Noel, ses décorations, les bougies parfumées ?

Impossible ? pas tant que cela ! Mais par quel biais ?

Les acariens : Poussiéreux lorsqu’il s’agit d’un sapin artificiel ou de décorations stockés au grenier. Pensez à bien dépoussiérer et laver vos décorations avant de les installer. Les poussières se déposent également sur les branchages de nos sapins naturels (pas facile de dépoussiérer un conifère!)

Les moisissures : Tant pour les décorations stockées que pour les sapins naturels souvent coupés très tôt et stockés dans des endroits humides. Nous avons déjà évoqué en novembre, pour le cas des sapins en pot le fait que la terre des plantations est elle aussi source de moisissures.

Les composés organiques volatils (COV) tels que les terpènes et les produits de combustion sont dégagés à la fois par les feuillages des sapins et par les bougies.

Plus les décorations seront gardées en intérieur sur une longue période, que l’on ait hâte de les installer pour être vite dans la magie de Noel, ou que l’on manque de temps pour les ranger dès la fin des fêtes de fin d’année, plus les allergènes et irritants se concentreront dans l’air intérieur et plus le risque de présenter des signes sera grand.

N’oublions pas que si ces polluants peuvent à eux seuls être la source de symptômes respiratoires, la personne allergique du fait de l’inflammation respiratoire chronique dont elle souffre y sera encore plus sensible que d’autres et il est impératif d’en pratiquer l’éviction en même temps que celle des allergènes. Pour toutes ces raisons, votre allergologue vous interrogera sur toutes vos habitudes de vie et pas uniquement sur votre exposition aux allergènes.

S’il est trois mots d’ordre à conserver pour les personnes qui souffrent de rhinite ou de conjonctivite chroniques et asthme, c’est : Aérez (cela reste LA recommandation universelle), Evitez, mais en premier lieu Identifiez le ou les coupables qui ne sont pas toujours uniquement ceux auxquels on pense en premier.

Vous souhaitant à tous de belles fêtes de fin d’année.

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