Il n’y a pas d’incompatibilité entre école et allergie. Cependant, au moment de la rentrée il faut savoir qu’un certain nombre de substances allergisantes peuvent être présentes et gêner les enfants allergiques. Le risque d’exposition à ces substances varie en fonction du niveau de la classe, des situations et de certaines activités.
Découvrez ce que les parents doivent savoir sur ce sujet.
Etre élève et allergique, est-ce compatible ?
Pour les plus petits et parfois pour les parents, la rentrée est associée aux premières larmes, aux premières séparations. Mais quelle joie de se faire des copains, d’avoir « tout plein » de crayons, papiers, et autres jeux pour toute la journée.
« Tiens, la nouvelle maitresse a l’air sympa! » dixit les « vieux » de l’année dernière… Pour les plus grands on peut retrouver les copains, mais aussi les transports scolaires, la cantine ou même l’internat. Et pour les allergiques, des substances à éviter en cas d’allergie selon le niveau de la classe, les activités et le type d’allergie de l’enfant…
A la maternelle
Une classe de maternelle est comparable à une ruche : du mouvement, du bruit, de l’activité en permanence. Mais un enfant âgé de 2 à 5 ans va manipuler lors de sa journée d’école de nombreux produits, pas toujours si anodins. Certes la pâte à modeler, les feutres sont certifiés conformes aux normes en vigueur pour usage en collectivité, mais l’enfant voit passer entre ses mains des papiers divers, cartons, morceaux de tissus…. sans oublier les fameuses nouilles collées sur la carte de vœux à Noël ou pour la fête des mères.
Attention ! Une allergie à la colophane, contenue dans le sparadrap par exemple, ou au latex (ballons divers) peut vite gâcher une journée et entrainer une crise d’urticaire ou d’œdème qui va affoler tout le monde.
Les gouters du matin sont devenus très encadrés voire interdits dans de nombreuses écoles mais il ne faut pas oublier les trésors cachés au fond du cartable : barre de céréales à l’arachide ou à la noisette, chocolat, bonbons en tout genre qui s’échangent à la récréation. N’oublions pas non plus les bout’chous qui sont levés depuis 6 heures du matin (et oui maman travaille !) et qui vont à la garderie du matin, parfois lors de température extérieure hivernale polaire ou au contraire estivale équatoriale. Là encore, le risque d’allergie à l’arachide, au lait, à l’œuf ou au chocolat est majoré.
La journée « découverte du goût » peut également ne pas convenir aux enfants allergiques lors de la confection de gâteaux, ou en goutant de la moutarde!
Il est impératif que les parents préviennent les enseignants afin de ne pas forcer l’enfant à gouter de tout. Enfin, l’après-midi est souvent consacrée à la sieste. Les doudous et peluches de l’école sont rarement nettoyés et peuvent être des nids d’acariens ou de moisissures.
A l’école primaire et secondaire
L’enfant allergique doit être connu des enseignants et surtout du personnel de l’infirmerie. Malheureusement une dyspnée, gêne respiratoire pouvant être inaugurale d’une crise d’asthme, peut perturber le cours et l’enfant n’a pas toujours à sa disposition son bronchodilatateur. De plus, les horaires d’ouverture de l’infirmerie étant très variables selon l’importance de l’établissement scolaire. Le poids des cartables, souvent égal à la moitié du poids corporel d’un petit de 6ème ainsi que les bousculades dans les escaliers ou les couloirs, peuvent déclencher une crise d’asthme chez des enfants prédisposés.
Là encore les travaux pratiques de physique, chimie ou SVT (Sciences de la vie et de la terre ou « sciences nat ») peuvent être à l’origine de l’inhalation ou de contact de produits irritants (cutanés ou respiratoires) et déclencher ainsi de l’asthme, une rhinite, une conjonctivite ou un eczéma de contact.
Les « classes vertes, natures ou de découverte » peuvent également entrainer une exposition à des allergènes pourtant soigneusement évités au domicile comme pollens ou phanères d’animaux (poneys en particulier).
Les transports scolaires
Attendre un bus dans le froid, sous la neige ou la pluie n’est pas forcément une partie de plaisir à 6h45 lorsque l’on a entre 6 et 12 ans ! Les plus âgés se réchauffent avec les copines ou en fumant une cigarette. Bien sûr, la cigarette est strictement interdite, mais le car est en retard et cela « fait grand » devant les copains admiratifs. Les transports scolaires ne sont pas toujours très bien entretenus et là encore il y a un risque d’allergie pour les élèves en raison de la présence d’acariens, de moisissures et même de produits de nettoyage dans un bus mal ventilé après le ménage.
La cantine
Etre « 1/2P » c’est un statut dans la cour de récrée. Mais pour les parents d’enfants allergiques alimentaires il n’est pas toujours évident de se procurer les menus de la semaine. Lors du repas pris en cantine en self-service, l’enfant doit être très vigilant car il peut consommer un aliment qui lui est strictement interdit. Parfois, un copain peut mélanger les plateaux, juste pour rire ! Dès la rentrée scolaire les parents doivent fournir un P.A.I. (Projet d’ Accueil Individualisé) et une trousse de secours contenant des médicaments non périmés et à faire vérifier par l’infirmière.
Les parents d’enfants allergiques alimentaires doivent être absolument informés des horaires d’ouverture de l’infirmerie ou à tout le moins le lieu où cette trousse est entreposée.
La gym
Ah, la gym est l’occasion de se montrer en short ou en maillot de bain. Mais il faut savoir que pour les enfants allergiques, un échauffement adapté doit être effectué par l’enseignant. Par ailleurs, un footing par temps froid autour du stade n’est pas recommandé chez l’asthmatique. » Maman, j’ai eu une sale note en gym, je n’arrivais plus à courir et je sifflais… » Un asthme d’effort est très souvent méconnu par le professeur d’éducation physique. Les salles de sport, parfois poussiéreuses, sont peu adaptées à l’enfant allergique aux moisissures ou au latex.
La leçon de natation est surement très éducative mais la chloramine qui se dégage de certaines piscines va entrainer une irritation de la sphère ORL ou pulmonaire. Attention également de ne pas sortir avec des cheveux mouillés par temps froid. Des glaçons peuvent se former dans les chevelures féminines mais aussi masculines si l’hiver est particulièrement rigoureux. Enfin, des cheveux mouillés le matin en première heure de cours ne permettent pas une attention soutenue exigée par le difficile apprentissage des verbes irréguliers ou les méandres des successions monarchiques du temps des Capétiens.
L’internat
Oui, il faut veiller à ce que l’élève allergique aux acariens ait une housse anti-acariens sur son matelas et son oreiller ; oui, il faut être très vigilants sur les effets qui sont ramenés à laver chaque fin de semaine : pas de vêtements ou de drap humide mis dans le sac. Lors de la prise de traitement chronique ou de désensibilisation par voie orale, il est indispensable que les parents connaissent les modalités pratiques de prise. Les flacons de désensibilisation peuvent-ils être gardés au réfrigérateur ? L’enfant a-t-il la possibilité de prendre certains traitements à jeun, par exemple, avant le petit déjeuner ?
Non, un élève allergique n’est pas un élève comme un autre, même si tout doit être fait pour que sa journée soit identique à celle de ses copains. Il est indispensable qu’une information précise, simple et efficace soit réalisée tant du côté des parents, que des enseignants, sans oublier le principal intéressé : l’enfant.