Plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur : votre habitat ne vous veut pas que du bien !
Saviez-vous que votre maison – ce petit nid douillet dans lequel vous passez 50 à 60 % de votre temps – est susceptible de vous rendre malade ?
Lorsqu’elle est mal aérée, trop humide, polluée par des produits chimiques, moisissures et autres acariens, elle peut vite se transformer en un véritable repère à allergies lesquelles peuvent se traduire de différentes manières : problèmes respiratoires principalement (rhinites allergiques, asthme), mais aussi cutanés (eczéma, urticaire) ou oculaires (conjonctivite).
Petit tour d’horizon dans les pièces de la maison…. en compagnie d’une allergologue de l’ ARCAA !
« C’est plus pollué dedans que dehors ». Le praticien est catégorique : la maison peut se révéler être une source de désagréments – surtout pour des sujets allergiques. « Il serait difficile de quantifier avec précision le nombre de patients qui viennent pour ces raisons, poursuit l’allergologue. Seule certitude, ceux que nous accueillons souffrent de problèmes de peau, toussent, ont les yeux et le nez qui les piquent, ont mal aux oreilles, sont enrhumés… »
Des maux susceptibles d’être provoqués par des allergènes, issus de l’environnement intérieur, et que l’on peut classer en plusieurs catégories.
1- La première regroupe les polluants chimiques.
Le tabac par exemple. « La fumée d’une cigarette comporte plus de 4 000 produits chimiques ». Fumer à l’intérieur de la maison ou de la voiture est à proscrire. Il ne faut pas perdre de vue le tabagisme passif dont, heureusement, on parle de plus en plus parmi les polluants importants.
Contrairement, les produits ménagers d’ailleurs, dont les effets néfastes ne sont pas encore suffisamment pointés, ce n’est pas assez connu. Il faut bannir les bougies, l’encens, les mélanges à base d’eau de Javel et de détergent. Idem pour les aérosols qu’il faut jeter à la poubelle. Car l’utilisatrice vaporise plus de produit sur le tapis que sur le chiffon. Résultat : les particules restent en suspension dans l’air pendant plusieurs heures.
2- Ces particules appelées dans le jargon « composés organiques volatils» (COV), sont également présentes dans les colles, les décapants, les pesticides, les peintures de décoration, d’isolation, les vernis, les vitrificateurs, les colles… D’où la nécessité de prendre certaines précautions pour pouvoir bricoler sans risque. «Je recommande le port du masque, des gants et la ventilation de la pièce », martèle la spécialiste. À ces COV, s’ajoutent le monoxyde d’azote et le dioxyde d’azote libérés par les appareils à combustible.
3- Outre ces polluants dits chimiques, il en existe d’autres d’origine biologique, cette fois. Parmi ceux ci, les plantes, les moisissures et les acariens. « Concernant ces derniers, il faut faire la part des choses entre le matelas vieux de 100 ans qu’on stocke dans le grenier et celui de la vie quotidienne », ajoute Françoise Leprince. À l’origine de leur prolifération : l’humidité qui joue un rôle tout aussi néfaste dans le développement des moisissures – ces champignons microscopiques visible ou non.
4- Méfiez-vous des animaux :
Autre nuisance enfin à laquelle on ne pense pas forcément : celles provoquées par les animaux domestiques et leur cortège de poils. « L’allergie commence doucement et elle s’aggrave au fur et a mesure », prévient l’allergologue. Car même si en matière de traitement, la désensibilisation reste l’un des principaux remèdes, son efficacité n’est pas systématique, et parfois insuffisamment efficace.
C’est la raison pour laquelle il faudra préserver un habitat sain à demeure.
Actuellement à ce jour, c’est le seul moyen efficace de se préserver.
Les bons conseils pour un habitat sain :
Les lingettes de maison, qui font l’unanimité auprès de ménagères, sont à bannir car déposent trop de particules volatiles persistantes et respirées le reste de la journée
Le conseiller médical en environnement intérieur
Pour améliorer son air intérieur, il est possible de faire appel au CMEI, comprenez Conseiller Médical en Environnement Intérieur, chargé d’enquêter au domicile des patients.
C’est presque une nouvelle profession et toutes les régions de France ne sont pas pourvues de tels spécialistes.
En quelques mots, pour définir cette profession ?
« Il y en existe une centaine en France, qui sont formées pour établir un audit de l’environnement intérieur ; Ceci qui peut permettre d’éclairer le médecin, de comprendre ce qui irrite le patient. »
Qui peut les solliciter ?
Ce sont les praticiens (généraliste, dermatologue ou allergologue) qui nous sollicitent via une prescription médicale. Dans trois quarts des cas, ils interviennent pour des patients qui ont déjà un diagnostic : asthme, allergie, dermatite et pour lesquels, l’environnement intérieur a un impact indiscutable mais non retrouvé. Ils sont sommes également confrontées à des personnes dont le médecin n’a pas trouvé l’origine de la pathologie pendant la consultation alors que les symptômes sont là. »
Quand et comment intervenir alors ?
« Lorsque le patient contacte ces spécialistes ils interviennent généralement dans les 15 jours à trois semaines. Pendant trois heures l’appartement ou la maison sont examinés, L’audit commence par un long entretien sur les circonstances dans lesquelles sont apparus les symptômes, où, quand, comment, avec qui… ensuite toutes les pièces de la maison sont visitées, la température est prise et l’humidité mesurée, les polluants physiques, chimiques et biologiques sont aussi examinés.
Ensuite un compte rendu est établi et nous donnons des conseils aux personnes qui nous ont sollicitées».
Dr Françoise Leprince – Membre expert en Allergologie de l’ARCAA