La réponse est clairement : NON
Mais ne passez pas pour autant votre chemin car la bonne nouvelle est que vous pouvez minimiser votre exposition, ce qui permet de réduire les signes cliniques chez les personnes allergiques. L’éviction des allergènes est bel et bien un traitement à part entière de la prise en charge de l’allergie, aux côtés des traitements symptomatiques et de la désensibilisation.
Les rayons de nos supermarchés, de nos pharmacies ainsi que de nombreux sites internet regorgent de produits aux vertus acaricides (qui tuent les acariens, leurs larves, stérilisent les femelles ou tuent les moisissures, l’une des nourritures des acariens), vertus réelles ou alléguées.
Ces molécules parfois efficaces ne sont pas dénuées d’effets indésirables, que ce soit à cause de leur composition en biocides (substances qui tuent le vivant) ou leur forme galénique (aérosols, poudres).
Je préfère conseiller à mes patients des mesures mécaniques : aérer, dépoussiérer, aspirer, laver, mesures synthétisées dans les conseils de l’ARCAA.
Rappelons que l’acarien même mort ainsi que ses déjections sont allergisants. Il faut pour diminuer votre exposition aux allergènes le tuer éliminer les débris.
Puisons pour cela dans les 10 conseils de l’ARCAA qui permettent, à moindre coût, de lutter contre les acariens. Les focus principaux, valables aussi bien au bureau qu’à la maison seront :
L’air intérieur
Aérez au moins 20 minutes par jour : Cela permet de réduire la concentration en acariens des logements y compris en hiver. Privilégiez une aération avant 9 heures le matin et après 20 heures le soir, périodes où la concentration en polluants est moindre.
Entretenez la ventilation en changeant régulièrement les filtres et ne bouchez surtout pas les grilles d’aération. Depuis que l’isolation des domiciles s’est renforcée, après les chocs pétroliers des années 70, l’exposition aux acariens et les signes d’allergie se sont accrus.
Les surfaces
Aspirez et dépoussiérer votre espace de vie, avec un chiffon humide pour éviter de remettre en suspension dans l’air les poussières, votre espace de vie.
La température et l’humidité
Maintenez une température intérieure inférieure à 19 à 21 degrés et une hydrométrie inférieure à 50%.
La literie
C’est principalement au contact de notre literie que nous respirons les acariens.
Les acariens aiment les environnements chauds et humides. Et les squames humaines et animales sont l’une de leurs nourritures. Quel lieu de rêves pour eux que la literie ! L’équivalent pour nous de la dégustation d’un cocktail (sans alcool, évidemment) sur une plage tropicale…
Là aussi, restez sur les mesures d’hygiène classiques et évitez l’utilisation d’acaricides ou de textiles dits « anti-acariens ».
Pour la literie et les textiles au contact du dormeur (oreiller, drap, doudoux de nos enfants), on conseille une literie en coton ou en synthétique, un lavage hebdomadaire à 60.C, température à partir de laquelle les acariens seront tués.
Petite astuce : si vous craignez d’abimer le doudou préféré de votre chérubin, vous pouvez le passer 24 heures au congélateur (le froid extrême tue les acariens). Et n’oubliez pas de le laver pour éliminer les débris.
Ne dormez pas avec votre animal.
Cas particulier du matelas : le matelas n’est pas lavable en machine.
Vous pouvez revanche l’aspirer. Et s’il est un seul achat que je conseille aux patients allergiques, c’est celui d’une housse anti-acariens. En recouvrant bien ses 6 faces du matelas, ces housses vont créer une véritable barrière entre les acariens du matelas et le dormeur. N’oubliez pas de les laver 2 fois par an à 60°.
Là aussi, il y a à prendre et à laisser dans le commerce, et les industriels ne sont pas toujours transparents quant aux méthodes de traitement utilisées pour conférer à leur literie des propriétés acarides. Nous conseillons l’usage par exemple de housses portant le label OEKO TEX ou Allerban (approuvée par les experts de l’ARCAA).
Grace à tout cela, vous passerez un meilleur automne et vous pourrez profiter pleinement de votre intérieur. A bientôt.