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La qualité de l’air extérieur s’améliore… et pourtant !

publié le 14/11/2018 | par arcaa

Le bilan de la qualité de l’air extérieur, publié en octobre 2018 par le ministère de la transition écologique et solidaire, révèle sur la période 2000-2017 de nettes améliorations qui font suite à la mise en œuvre de stratégies et plans d’action pour réduire les émissions dans différents secteurs d’activité.

Ainsi, les émissions de dioxyde de soufre (SO 2 ) ont diminué de 77%, celles des oxydes d’azote de 49% et celles des particules, de 41% pour les PM 10 et de 48 % pour les PM 2,5.

Les concentrations de polluants, qui caractérisent la qualité de l’air que l’on respire, ont également diminué mais le plus souvent dans des proportions plus faibles que pour les émissions. En effet, ces concentrations dépendent non seulement des émissions anthropiques de polluants mais également des réactions qui peuvent intervenir dans l’atmosphère, ou encore des émissions d’origine naturelle. En situation de fond urbain, les concentrations moyennes annuelles en SO2 ont fortement baissé, mais celles en NO2, PM10 et PM2,5 ont diminué plus modérément. Les teneurs moyennes estivales en ozone (O3) n’évoluent pas significativement. A proximité du trafic routier, des tendances à la baisse sont également constatées pour le NO2, les PM10 et PM2,5, le benzène et le monoxyde de carbone. Il en est de même pour les concentrations annuelles de SO2 à proximité d’industries. Toutefois ces concentrations restent plus élevées par rapport au fond urbain : 2 fois plus pour le NO2, 1,2 fois pour les PM10 et PM2,5, 1,8 fois pour le SO2.

Sur la période 2000-2017, le nombre d’agglomérations ne respectant pas, chaque année, les normes réglementaires en NO2, PM10 et O3 a diminué. Cette baisse globale du nombre d’agglomérations en dépassement des normes masque néanmoins des disparités géographiques.

De 2009 à 2011, la France a reçu plusieurs avertissements de la Commission européenne pour le non-respect des normes réglementaires fixées pour les PM10, une mise en demeure complémentaire en février 2013, et un avis motivé pour dix zones en avril 2015. En février 2017, la France a reçu un avis motivé relatif aux dépassements des normes en NO2 et insuffisance des plans d’action en visant 13 zones et agglomérations. En mai 2018, la Commission européenne a annoncé sa décision de saisir la Cour de justice de l’Union européenne. Le Conseil d’état a enjoint l’Etat, le 12 juillet 2017, de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soient respectées les normes de la qualité de l’air.

Depuis 2012, la question de la pollution atmosphérique constitue l’une des principales inquiétudes des Français en matière d’environnement. En 2017, la France fait ainsi partie des pays de l’Union européenne où la préoccupation à l’égard de la pollution de l’air est la plus forte (53% contre 46% à l’échelle européenne). Cela s’explique notamment par un fort sentiment de détérioration de la qualité de l’air au cours des 10 dernières années : 9% des Français estiment que la qualité de l’air s’est améliorée, 23 % considèrent qu’elle est restée la même, 62 % jugent qu’elle s’est détériorée et 6% n’ont pas d’avis sur la question. Moins d’un européen sur deux (47%) partage ce sentiment de dégradation. Il s’agit d’une appréciation subjective de la pollution, pas forcément en adéquation avec les mesures objectives de la qualité de l’air.

Fabien Squinazi
Président du collège d’experts

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