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La poussière de maison

publié le 08/01/2023 | par Delphine Prince

Depuis des mois votre nez coule tant que votre mouchoir ne vous quitte plus. Vous ronflez, vous êtes épuisé, vous avez du mal à vous concentrer. La semaine dernière, vous vous êtes même senti gêné pour respirer en rangeant les placards. C’est sûr, vous êtes allergique à la poussière de maison !

En cette saison les symptômes d’allergie respiratoires sont causés surtout par les allergènes intérieurs constituants de la « poussière de maison ».

Bien que des réactions allergiques à la poussière de maison aient été décrites au fil des siècles, l’essor de l’allergologie incluant la compréhension des mécanismes et la mise en place de moyens diagnostiques adaptés date d’une centaine d’années.

Très vite on a attribué  à la poussière de maison un rôle déclencheur de la des signes d’allergie. Et dès les années 1920, les premiers tests furent réalisés avec l’allergène brut « poussière de maison ».

Le pouvoir allergisant de la poussière était attribué surtout aux moisissures. Le rôle des acariens de la poussière de maison fut découvert dans les années 60.

Les acariens sont le premier allergène intérieur

Louis 36 ans a consulté en octobre pour la récidive d’une rhinite persistante depuis le début de l’année 2022 (il a été désensibilisé aux acariens dans l’enfance avec une bonne efficacité) . Son domicile est humide (condensations au pourtour des fenêtres). On a attribué cette rechute, après tests, à l’allergie aux acariens. Début janvier, lors de la consultation de contrôle, Louis précise ne plus présenter aucun signes suite à l’installation de bacs déshumidificateurs sous les fenêtres, bacs qui ont permis la disparition des phénomènes de condensation. 

La premier traitement de l’allergie aux acariens est la réalisation de l’éviction : ici lutter contre l’humidité favorable à la reproduction des acariens, ailleurs retirer l’oreiller en plumes, les peluches ou ranger et aérer scrupuleusement la chambre à coucher peuvent estomper voire faire disparaitre les signes.

Noam 17 ans souffre d’une rhinite et d’une conjonctivite depuis plus d’un an. L’obstruction nasale et le mouchage persistants le gênent beaucoup et l’empêchent de dormir. Les tests démontrent une allergie aux acariens. Une revue de l’environnement ne montre pas d’erreurs : l’éviction est impeccablement pratiquée par Noam et par ses parents eux même atopiques. Une « vraie » housse anti acariens a même été installée autour du matelas depuis plusieurs mois.

Chacun de nos patients est unique. Selon les individus, le seuil d’exposition qui déclenche les symptômes n’est pas toujours identique. Chez certains, les mesures d’éviction seules suffisent à contrôler parfaitement les signes et les symptômes ne seront présents qu’en cas de forte exposition. Chez d’autres au contraire, l’éviction maximale ne suffira pas et une toute petite exposition (les acariens ne sont jamais éliminés totalement de l’environnement) suffira  à perturber considérablement la qualité de vie.

N’oublions pas les poils d’animaux

Louise, 30 ans consulte car elle souffre d’une rhinite et d’une conjonctivite persistantes et de crises d’asthme occasionnelles depuis une dizaine d’années. Elle se dit un peu gêné lorsqu’elle remue la poussière et elle n’éternue au contact de son chat que lorsqu’elle le câline. Elle attribue sa rhinite persistante à une allergie aux acariens et certainement pas à une allergie aux poils de chats ! Le bilan allergologique ne montre qu’une sensibilisation aux poils de chats et aux pollens de graminées sans sensibilisation aux acariens associée.

C’est l’occasion de rappeler ici de la rappeler à notre patiente que :

La poussière de maison est constituée d’un mélange d’allergènes intérieurs et non uniquement des acariens.

Que l’exposition aux phanères est responsable lorsque l’animal en question vit au domicile de signes persistants puisque l’on est alors exposés continuellement aux allergènes.

Et les moisissures alors, dans tout cela ?

Les effets allergisants des moisissures sont bien documentés même s’ils ne sont pas toujours faciles à prouver à la fois en raison du peu de tests mis à la disposition des allergologues et du fait que la présence de moisissures intérieures (dont se nourrissent les acariens) et les conditions hygrométriques et thermiques (chaleur et humidité) favorables à leur développement sont également le terreau du développement des acariens. Les principales moisissures allergisantes sont Alternaria Alternata, Pénicillum, Mucor, Aspergillus et Cladosporium.

De la même manière que ce sont les éléments reproducteurs du végétal, les pollens qui dispersés par le vent sont allergisants, les structures reproductrices des moisissures, les spores en sont les éléments allergisants.

Le premier traitement de l’allergie respiratoire, une fois les allergènes identifiés est l’éviction qui on l’a vu dans certaines des situations décrites peut améliorer spectaculairement les signes et la qualité de vie. Je vous renvoie pour cela aux 10  conseils de l’ARCAA

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