Dans l’Union européenne, 13 % des décès sont liés à la pollution, selon un rapport publié le 8 septembre 2020 par l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Dans les 27 pays de l’Union européenne et au Royaume-Uni, 630 000 décès pouvaient être attribués directement ou indirectement à un environnement pollué en 2012 selon les derniers chiffres disponibles, indique le rapport qui relève d’importantes différences entre l’ouest et l’est de l’Europe et selon le niveau socio-économique. Ainsi, en tête de peloton, la Roumanie enregistre près d’un décès sur cinq lié à la pollution tandis que les meilleurs élèves, la Suède et le Danemark, en déplorent un sur dix.
Principalement liées à des cancers, des maladies cardio-vasculaires et respiratoires, « ces morts pourraient être évitées en éliminant les risques environnementaux mauvais pour la santé », souligne l’AEE. « Les personnes les plus pauvres sont exposées de manière disproportionnée à la pollution et aux conditions météorologiques extrêmes, y compris les vagues de chaleur et le froid extrême. Cela est lié à l’endroit où ils vivent, travaillent et vont à l’école, souvent dans des zones socialement défavorisées et des quartiers en périphérie des grands axes de circulation », note le rapport.
Récemment, l’arrêté du 10 juillet 2020, publié au Journal Officiel le 29 juillet, a introduit un cinquième polluant, les PM2,5, reconnues comme dangereuses pour la santé humaine, au même titre que le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, l’ozone et les particules PM10, dans les modalités de calcul de l’indice de la qualité de l’air ambiant. Chaque jour, l’indice sera basé sur le plus élevé des cinq sous-indices. Plus adapté, le nouvel indice « ATMO », qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, est un nouveau pas en faveur d’une meilleure information du public. Cette évolution devrait s’accompagner de seuils d’information et d’alerte plus exigeants en cas d’épisode de pollution au dioxyde d’azote ou à l’ozone, afin de prendre des mesures à court terme, comme la circulation alternée et la réduction des émissions industrielles et de la vitesse des véhicules.
Cette évolution de l’indice devrait aider les élus à prendre des mesures de lutte contre la pollution atmosphérique, comme la mise en place de zones à faibles émissions, la réduction de la circulation routière ou le retrait des subventions aux énergies fossiles.
Pour l’Agence européenne de l’environnement, la crise sanitaire actuelle est un signal devant accélérer une prise de conscience de la relation entre environnement et santé. « L’émergence des agents pathogènes zoonotiques (comme dans le cas du Covid-19) est liée à la dégradation de l’environnement et aux interactions entre l’homme et les animaux dans le système alimentaire ». Le rapport souligne que « Les Européens sont en permanence exposés à des risques environnementaux : pollution de l’air, qui si elle a nettement diminué demeure le premier facteur de mortalité, pollution sonore, et par produits chimiques ». Selon l’Agence, pour améliorer santé et environnement en Europe, il faut plébisciter les espaces verts, lieux d’activités physiques, de détente mais aussi d’intégration sociale, qui « rafraîchissent les villes pendant les canicules, atténuent les inondations, réduisent la pollution sonore et soutiennent la biodiversité urbaine ». En outre, « les parcs et jardins se sont avérés précieux pour la santé mentale et le bien-être pendant la crise pandémique du Covid-19 », précise l’Agence.