Pour être un peu technique, le gluten c’est la fraction protéique insoluble des grains de céréales, comme le blé, le seigle, et l’orge. Il est composé de deux protéines : la gluténine et la gliadine. Son nom provient du latin gluten qui signifie « glu », « colle ». Se priver de gluten, c’est donc dire adieu au pain, aux pâtes, à la pizza… Cetojevic convainc pourtant son poulain de suivre ce régime drastique et devinez quoi : non seulement il se sent métamorphosé, se met à gagner des tournois il se sent métamorphosé, se met à gagner des tournois à la pelle mais, en plus, il signe un contrat – doré comme des lingots de blé – avec la maison Gerblé, pour promouvoir ses produits. Le hasard fait bien les choses.
Ca marche au-delà des espérances. Quelques starlettes d’Hollywood embrassent la cause, après s’être soudain découvertes « très sensibles au gluten ». Dans les magazines, on a droit à longueur de colonnes à des révélations fracassantes et précieuses sur leur transit, leurs douleurs abdominales, la constipation qui les mine, etc. Une vraie logorrhé. La boule est lancée. Le concept d’ « hypersensibilité au gluten » fait florès. Pour ratisser bien large, on en pond un autre dans la foulée : celui de « sensibilité au gluten non coeliaque ». Comprenez : « Vous n’êtes pas malade, mais comme vous vous plaignez, c’est comme si vous l’étiez, il faut prendre ça au sérieux, on ne laissera personne sur le bord de la route. » Nommer le mal, c’est presque l’exorciser.
Ecrit par le Dr Isabelle Bossé