Nombre de consultations en cette période hivernale sont motivées par l’impression qu’ont les patients d’enchainer les infections respiratoires.
Très souvent nos patients rendent responsables de leur toux, de leur gêne respiratoire, de leur rhinite hivernale, même trainantes, les infections virales.
Bien sûr, après une saison 2020-2021 passée masqués et confinés, à l’abri des germes grâce au gestes barrières, enfants et adultes ont été moins exposés au virus, ce qui a contribué à une baisse de l’immunisation et à une recrudescence des infections virales cet automne.
Il n’est qu’à voir l’ampleur de l’épidémie de bronchiolite qui a touché nos nourrissons en décembre dernier. Et les rhumes viraux hivernaux peuvent bien sur s’enchainer, en particulier chez le jeune enfant placé en collectivité.
Mais les symptômes de l’allergie respiratoire ne sont pas spécifiques et nez qui coule, éternuements, sifflements respiratoires peuvent facilement passer pour des infections virales à répétition.
On évoque dans ces situations un retard de diagnostic d’environ 7 ans entre l’apparition des premiers signes d’allergie et la première consultation chez l’allergologue. Ceci est beaucoup trop long et conduit le plus souvent à une prise en charge mal appropriée.
Toute la difficulté est d’évoquer, devant certains de ces signes, la pathologie allergique, et de questionner votre médecin traitant qui pourra vous orienter vers un allergologue, à même de réaliser un diagnostic afin que des mesures adaptées puissent être proposées.
L’allergie non dépistée et non traitée responsable d’une inflammation chronique des voies respiratoire rend la personne qui en souffre plus sensible aux infection des voies respiratoires et aux polluants intérieurs et extérieurs.
Alors, quand faut-il s’alerter et penser à l’allergie ?
L’asthme peut prendre plusieurs visages qui doivent être reconnus comme tels et traités. Tout diagnostic ou suspicion d’asthme doit conduire à la réalisation d’un bilan allergologique.
N’oublions pas que l’asthme est responsable encore de 1000 décès par an en France.
La crise d’asthme typique (sensation d’étouffement et sifflements respiratoire) même isolée et occasionnelle doit amener à consulter rapidement.
La toux sèche, en particulier nocturne, les sifflements respiratoires répétés et l’essoufflement sont parfois banalisés et sous-estimés par le patient qui les intègre comme « normaux », sans obligatoirement penser à évoquer une allergie.
Tous ces signes peuvent se répéter sur plusieurs jours (bronchites sifflantes) et mimer des infections virales. Tant et si bien que chez le nourrisson il est considéré par convention que nous sommes face à un asthme au-delà de 3 épisodes de dyspnée sifflante avant 2 ans. Parmi ces nourrissons ou jeunes enfants « siffleurs », tous ne sont pas allergique et l’asthme ne persistera pas obligatoirement, en particulier s’il est traité efficacement, mais il est difficile d’emblée de prédire l’évolution future.
Les signes ORL
La rhinite allergique est la manifestation la plus courante de l’allergie respiratoire. Environ 25% de la population est concernée, à des degrés divers. Elle est fréquemment associée à des signes de conjonctivite (larmoiement, yeux rouges).
Loin d’être à banaliser, la rhinite allergique fait le lit de l’asthme et elle est surtout en elle-même responsable d’une altération de la qualité de vie, tout particulièrement du sommeil qui conduit à une fatigue et à des difficultés de concentration au travail et à l’école pouvant aboutir à un absentéisme.
Ecoulements nasaux, éternuements, obstruction nasale, « sinusites », doivent conduire à la recherche d’une allergie en particulier :
S’ils sont persistants c’est-à-dire s’ils durent plus de 4 jours par semaine, plus de 4 semaines par an.
Si la rhinite porte atteinte à la qualité de vie que ce soitle sommeil ou les activités sociales, professionnelles et scolaires.
Importance du diagnostic
Tout patient asthmatique doit bénéficier d’un examen de la fonction respiratoire
Le diagnostic d’un asthme et la prise en compte de la sévérité de la rhinite ainsi que des mécanismes impliqués conduiront à une adaptation de l’environnement du patient et à l’administration de traitements adaptés qu’il s’agisse de traitement symptomatique ou d’une désensibilisation.
Je profite de cette lettre pour souhaiter aux lecteurs tous mes vœux de bonheur pour l’année 2022.