L’allergologue dispose de plusieurs moyens de diagnostic : il est important de les utiliser dans un ordre logique
1. Un interrogatoire détaillé
(si le patient est venu de lui-même, sans avis médical préalable, et que les symptômes ou l’affection ne sont manifestement pas de nature allergique, l’allergologue est en droit de ne faire aucun bilan.)
2. Avoir une claire connaissance des symptômes par l’examen (de la peau, auscultation, examen de la sphère ORL, des conjonctives, ou à l’aide de photos prises par le patient).
3. Les tests cutanés dits « immédiats »
Ils ne peuvent être faits si le patient est sous anti-histaminiques ! Ils sont interprétables au bout de 15-20 minutes
4. Les examens complémentaires
Ils nécessitent une interprétation rigoureuse en fonction des autres éléments à la disposition du médecin allergologue. Ces tests sont sans objet pour certaines allergies : les allergies de contact pour lesquelles seuls des tests cutanés particuliers (patch tests et patch tests d’atopie) feront le diagnostic. Leur interprétation est réalisée au bout de 48h à 96h.
Ces tests, prescrits par des médecins non allergologues, sont sans aucun intérêt. En effet ils promettent par une simple prise de sang de détecter des « intolérances à plus de 150 aliments » par le dosage des Ig G , celles-ci sont des anticorps normaux, retrouvés chez tout le monde, et n’ont rien à voir ni avec une intolérance ni encore moins avec un allergie alimentaire. Ils ont par ailleurs un coût élevé et aucun remboursement par l’assurance maladie. Si on vous propose ce genre de tests, FUYEZ ! C’est juste une arnaque.
5. Tests d’exposition aérienne ou conjonctivale ou nasale (allergènes aériens, certains allergènes professionnels) ou par voie orale (aliments)
Ces tests ne sont envisagés que lorsque la sensibilisation est établie à un allergène mais que la relation avec les symptômes n’est pas certaine, ou bien mérite d’être affirmée (certaines allergies professionnelles) ou bien quand il est utile, dans une allergie alimentaire, d’évaluer le seuil (la quantité réactive) ce qui oriente les conseils d’éviction alimentaire , par exemple tolérance des traces ou non.
6. Suivi évolutif
Un certain nombre de maladies allergiques (respiratoires, alimentaires…) sont chroniques. Elles méritent un suivi évolutif et un contrôle de l’efficacité du traitement institué et des conseils prodigués. Selon les cas, le suivi est annuel, ou bisannuel, ou plus fréquent. La consultation de contrôle permet d’évaluer l’état clinique du patient, les bénéfices du traitement, de vérifier la fonction respiratoire ou les tests cutanés etc..
7. Education thérapeutique
Dans de nombreuses affections allergiques (asthme allergique, allergies alimentaires), une éducation thérapeutique est préconisée. Outre celle qui est faite au cours des consultations les patients doivent savoir qu’il existe dans de nombreux Centres Hospitalo-Universitaires des « Ecoles de l’atopie » (ou des « Ecoles de l’asthme ») particulièrement utiles pour les familles d’enfants allergiques alimentaires ou/et asthmatiques. Les pharmaciens (montrant le fonctionnement des dispositifs pour médicaments inhalés, la façon de se servir des auto-injecteurs d’adrénaline), les associations de patients allergiques, apportent leur concours. Le but est toujours de maitriser la maladie et de rendre le patient autonome autant que possible.
8. Documents utiles remis par l’allergologue
La médecine moderne est la médecine des 4 P : Participative (reposant sur l’échange d’informations entre patient et allergologue), Préventive (nécessitant une éducation thérapeutique) Personnalisée, et finalement Prédictive (dans l’idéal mais les biomarqueurs ne sont pas encore identifiés sauf dans quelques cas bien ciblés, mais seront certainement une voie d’avenir).