Blog collège Seiqa
La tribune de Corinne Lepage

Bonne santé !

publié le 11/01/2021 | par Corinne Lepage

Cette expression, on ne peut plus traditionnelle de vœu formulée le 1er janvier de chaque année ,n’a jamais eu autant de sens. Il suffit du reste de voir la manière dont non seulement nos concitoyens mais très probablement la plupart des terriens ont présenté, au début de cette année 2021 leurs souhaits et vœux pour se rendre compte de la manière dont en une année la question de la perception de la santé a complètement changé.
De tout temps, les humains ont été confrontés à des problèmes de santé plus ou moins prégnants, selon les époques, leur âge, leur propension à la bonne santé. Mais, c’est probablement la première fois que l’humanité est confrontée à une épidémie mondiale que chacun peut partager en raison de la société de communication dans laquelle nous vivons. Cette situation qui devrait malheureusement se prolonger sur la plus grande partie de l’année 2021 au mieux va changer profondément notre rapport à la santé sur de nombreux plans. Cet article ne prétend pas à l’exhaustivité, mais abordons quelques sujets.

Tout d’abord, la priorité donnée à ce sujet sur les autres et en particulier sur l’économie va imprimer les esprits, l’organisation des pouvoirs publics et les politiques publiques mais aussi privées. Dans notre pays en particulier, le monde hospitalier qui n’a pas arrêté de tirer la sonnette d’alarme a été non seulement entendu mais parfaitement compris de la population. Les politiques administratives absurdes que nous avons vécues au cours des dernières décennies ne sont plus tolérés ni tolérables et, les calculs de court terme qui ont conduit à la fermeture dés lits et à une vision purement comptable de la gestion hospitalière auront en définitive coûter une fortune à la maison France. L’administration de la santé publique a montré sa carence et, l’incapacité de penser la santé publique de manière globale en intégrant la médecine de ville, les cliniques et hôpitaux privés et plus largement tous les professionnels de santé est largement responsable du fiasco que nous avons vécu que nous continuons à vivre avec l’épisode vaccin. La santé publique et la santé en général sont à revoir de fond en comble.

Le mal-être de nos concitoyens, en dehors des conséquences purement pathologiques de la covid a mis également l’accent sur la nécessité d’en revenir à une définition globale de la santé au sens onusien du terme c’est-à-dire intégrant le bien-être. L’augmentation massive de consommation des psychotropes, le développement considérable des dépressions plus ou moins graves témoignent de l’absolue nécessité de prendre en compte cet état de fait et de ne pas en rester à une vision purement physique de la maladie.

L’impératif de la prévention, cruellement absent des politiques sanitaires françaises s’impose. Par prévention, il ne s’agit évidemment pas d’en rester aux seuls gestes barrière bien évidemment indispensables dans la gestion de la covid, mais d’intégrer la notion de médecine environnementale et de comprendre la part majeure que prend désormais la question environnementale dans l’apparition de maladies y compris les maladies de société comme l’obésité, le diabète , les allergies mais aussi la démultiplication des cancers, maladies neurodégénératives et autisme.

Enfin, la transparence indispensable dans les conditions dans lesquelles sont prises les décisions est devenue incontournable. Les conflits d’intérêts qui ont été patents tout au long de la crise de la covid, l’achat de millions de doses d’un médicament dangereux, le remdesevir, l’opacité autour du prix des différents vaccins , les raisons obscures de tel ou tel choix sont autant de causes de renforcement des dérives de défiance dans le meilleur des cas , complotistes dans le plus mauvais.

En bref, par le biais de la santé, c’est un nouveau regard sur la société contemporaine qui est lancé,, c’est une porte ouverte sur tous les sujets sociétaux, sur l’organisation de l’État, l’industrie, les priorités, l’organisation complète de la société, qui impose une redéfinition non plus à partir de seules considérations économico- financières plus ou moins inspirées par les grands lobbys mais à partir des besoins humains au sens le plus premier du terme.

Très bonne santé 2021 !

Archives