Il est de coutume à l’aube d’une nouvelle année de se souhaiter une bonne santé. On pourrait également se souhaiter un « bon air » dans la mesure où la qualité de l’air est devenu un critère essentiel la santé humaine. Les suffocations qui affectent les habitants de Sydney en Australie, en raison d’incendies dramatiques, démontrent s’il en était besoin les conséquences …
Il est de coutume à l’aube d’une nouvelle année de se souhaiter une bonne santé. On pourrait également se souhaiter un « bon air » dans la mesure où la qualité de l’air est devenu un critère essentiel la santé humaine. Les suffocations qui affectent les habitants de Sydney en Australie, en raison d’incendies dramatiques, démontrent s’il en était besoin les conséquences en termes de santé publique les dérèglements climatiques en tant que ceux-ci conditionnent aussi la qualité de l’air. Mais, il ne s’agit là que d’une des manifestations des transformations que l’humanité impose aujourd’hui aux éléments naturels et notamment à l’air, condition première avec l’eau , de la vie. Nous savions depuis longtemps que la pollution de l’air, liée aux transports et à la combustion est un fléau pour nos poumons. Nous savons désormais que notre modèle agricole avec les pesticides ne pollue pas seulement les sols et les eaux mais également l’air y compris celui d’agglomérations située pourtant en dehors de zones agricoles. À ceci s’ajoute les effets du réchauffement climatique qui,–nous en avons eu des illustrations cet été en France avec des températures allant jusqu’à 45°–rend l’air « irrespirable » tout simplement parce que le corps humain ne peut pas supporter des températures aussi élevées. Il n’est pas le seul dans la mesure où les végétaux dépérissent à de telles températures non seulement en raison du manque d’eau mais également du fait que la photosynthèse ne peut plus effectuer au-delà de 45-50°. Sans aller jusqu’à de telles températures, les modifications climatiques ont incontestablement un impact également sur le comportement des espèces végétales et par voie de conséquence, probablement, sur les allergies.
Ainsi, la composition de l’air traduit-elle directement les errements de nos modes de vie et au-delà notre manque de cohérence et de raison. En effet, tout ce qui précède est parfaitement connu. Pour autant, que sommes-nous prêts à modifier dans nos comportements pour qu’il en aille autrement ? Quelles décisions courageuses les pouvoirs publics sont-ils prêts à prendre pour agir réellement ? La décision récente (20 décembre 2019) rendus par la cour suprême des Pays-Bas dans l’affaire Urgenda est une première à retentissement mondial. Pour la première fois une cour suprême, en application de la Convention européenne des droits de l’homme et en particulier ses articles 2(droit à la vie) et 8 (droit à une vie familiale normale) condamne les Pays-Bas à passer à 25 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2020 contre 19 % prévus. Le conseil d’État est lui-même saisi par la ville de grande Synthe d’une demande analogue. C’est la preuve que le droit, malgré l’inertie des Etats, change pour s’adapter aux immenses défis qui sont les nôtres.
Alors oui, pour cette année 2020, souhaitons nous « bon air ».