« La fréquence des maladies allergiques a été multipliée par 7 au cours de ces trente dernières années . Sur tous les continents, le phénomène de l’allergie est le même. Pourquoi en sommes- nous arrivés à cette situation inquiétante ? Pourquoi une telle épidémie est-elle si difficile à enrayer ?
Au Japon, en Allemagne, en Autriche, Aux Etats unis, au Sénégal, et en France, le film « Allergies planétaires, à qui la faute ? » explore les différentes causes de cette épidémie à travers les dernières expérimentations scientifiques : sont ainsi passé en revue les bouleversements de notre mode de vie, l’urbanisation de notre habitat, le rôle de la pollution aux particules fines, des changements de notre alimentation, du réchauffement climatique, de l’évolution des espèces végétales et de l’apparition de pollens de plus en plus agressifs. Le documentaire met aussi l’accent sur l’hypothèse hygiéniste et les perturbations du système immunitaire en pointant des études scientifiques passionnantes comme par exemple l’étude Pature, (Protection contre l’Allergie, étude du milieu rural et de son environnement), enquête de cohorte effectuée dans 5 pays d’Europe auprès de 1000 enfants vivant en milieu rural et suivis à partir de leur naissance pendant une dizaine d’années et celle effectuée au sein de la communauté Amish, qui a préservé un mode de vie identique à celui du début de nos ancêtres au début du XX siècle et parmi laquelle on compte 10 fois moins de personnes allergiques. D’autres travaux effectués dans plusieurs pays européens confirment ces hypothèses en montrant par exemple que les enfants nés par césarienne présentent plus d’allergies que ceux nés par voie naturelle, dont le système immunitaire est immédiatement exposé au monde microbien au moment de l’accouchement, situation ayant un rôle déterminant sur sa capacité à développer ultérieurement moins d’allergies.
Faudrait-il revenir 50 ans en arrière et renoncer au progrès ? Nous savons tous que c’est impossible. Mais les maladies allergiques ne sont pas une fatalité : il est encore possible d’agir. De l’Europe à l’Asie, les chercheurs proposent des solutions pour tenter de ralentir ce fléau. Mais une prise conscience des pouvoirs publics et au niveau individuel sera indispensable pour que cette épidémie ne touche pas 50% de la population dans les prochaines années »
Dr Pierrick Hordé, membre expert de l’ARCAA