Un Français sur cinq est victime d’allergies aux pollens. Il existe des conférences au cours desquelles des allergologues expliquent les tests, les traitements et la surveillance que peut exercer le malade en s’informant sur le taux et la nature des pollens en suspension dans l’air. Car il faut aussi se méfier, tout rhume n’est pas une allergie !
Depuis quelques années, le jour du printemps, dans de nombreuses villes de France, des médecins allergologues interviennent pour parler des allergies liées aux acariens, aux pollens, aux aliments ou tout autre contrainte pouvant compliquer la vie des allergiques. La démarche entre dans le cadre de l’information, car si les premiers signes des allergies aux pollens surviennent en février avec les pollens d’arbres, arrive ensuite la grande période des graminées (communément appelée rhume des foins), puis l’été avec les moisissures et les herbacées. Les autres responsables des troubles allergiques sont aussi des sujets importants de débats.
Les personnes intéressées et les confrères du corps médical peuvent donc venir écouter leurs interventions à la radio, à la télévision, dans les journaux.
« Les allergies évoluent. En 1974, 4,5 % de la population âgée de moins de 18 ans était concerné En 2004 nous étions passés à 48,6 %, soit une personne sur deux », expliquent les statistiques.
« Les personnes doivent savoir que nous pouvons pratiquer des tests chez les plus jeunes, même les tous petits bébés », en élargissant aussi la question aux allergies alimentaires.
« Les spécialistes présents pour répondre aux questions des participants sur les tests, peuvent aider à faire la part des choses : toute personne qui se mouche n’est pas forcément atteinte d’allergies. En revanche, une rhinite mal soignée peut entraîner de l’asthme, des polypes… », expliquera l’allergologue. Et il s’agit également de « trouver le responsable des allergies ».
« Les médicaments vont cacher les signes, seule la désensibilisation est un traitement qui soigne les causes ».
Pour traiter les patients, l’allergologue utilise un outil de travail très intéressant que constitue la base de données d’Internet. Elle surfe sur les sites et notamment sur celui du réseau national de surveillance aérobiologie (RNSA). « Des capteurs sont placés en centre-ville ; sur un toit de préférence. Nous avons connaissance des résultats chaque semaine. Nous pouvons ainsi voir par rapport aux personnes qui souffrent, si le jour où elles ont été malades correspond par exemple à un pic de pollens ou de pollution », explique-t-elle, puisque chaque jour est donnée la Qualité de l’air et chaque semaine le compte de pollens
« Nous pouvons ainsi tester les personnes allergiques dans la bonne direction et adapter les traitements », le médecin associe ainsi la personne à la surveillance de son allergie.
Car ces données sont accessibles à tout public sur internet. La personne souffrant d’allergies peut donc regarder elle-même selon sa région, les taux de pollens dus aux frênes, aux cyprès, aux aulnes ou aux saules en suspension dans l’air et ajuster en conséquence ses doses.
De même, l’utilité est grande pour les personnes qui doivent aller d’une ville à l’autre, en cas de déplacement, les taux polliniques étant différents. Il est donc possible d’anticiper et de préparer le séjour sur place sans souci.
« Les années ne se ressemblent pas, d’ où l’intérêt de pouvoir connaitre les concentrations de pollens à la semaine près »
Ces données peuvent aussi être conservées d’année en année, ce qui permet aussi de retrouver de façon précise le responsable des ennuis et d’adapter de façon précise le traitement précis à chaque individu atteint !
Site à consulter www.pollens.fr
Dr Françoise LEPRINCE – Médecin expert en Allergologie de l’ARCAA – Association de Recherche Clinique en Allergologie et en Asthmologie